L1 - 23è journée - Rennes/Bordeaux

Un leader étrillé, des buts exceptionnels, un Championnat relancé : il s'est passé mille choses, samedi lors de Rennes - Bordeaux (4-2). Notre site s'associe à l'émission Replay sur L'Equipe TV, pour tout disséquer.




Fernando Menegazzo a fait ce qu'il a pu, samedi, pour remplacer Alou Diarra, le grand absent de la partie. Mais il n'a pas le même registre... (EQ)

BORDEAUX A-T-IL MAL JOUÉ ?


NON.
Dans ce match, il faut différencier le Bordeaux qui a eu le ballon du Bordeaux sans ballon. Avec le ballon, Bordeaux a été aussi bon voire meilleur que d'habitude. En revanche, les buts encaissés résultaient d'une faillite collective mais surtout individuelle. Toute l'équipe a fait moins d'efforts défensifs. Mais Bordeaux, sur l'ensemble du match, a eu le ballon pendant 64% du temps. Pas pour des passes en retrait : pour jouer dans le camp rennais. Rennes est l'équipe parfaite pour contrer Bordeaux. Ça allait très vite à la récupération. Bordeaux a joué haut mais a payé cash ses erreurs, comme sur le premier but, dès la deuxième minute, où Ciani a dû compenser la montée au milieu de Planus et ouvert l'espace à Marveaux. La sortie d'Alou Diarra, à la 12e, suivi d'un penalty du 2-0, a transformé le premier quart d'heure en cauchemar.

RENNES A-T-IL GAGNÉ GRÂCE A SES INDIVIDUALITÉS ?




NON. Les buts sont magnifiques mais Rennes a eu une vraie capacité collective à se projeter vers l'avant. Contre Lens (1-1), Frédéric Antonetti s'était plaint que ses joueurs ne soient pas capables d'avoir une vraie qualité plus d'un quart d'heure. Là, ça jouait bien, le trio Mvila, Lemoine, Leroy a très bien fonctionné. Leroy est impliqué sur trois des quatre buts après un hiver difficile. Gourcuff a été constamment harcelé, même s'il n'a pas perdu beaucoup de ballons. Il a fallu des Rennais au top pour battre ce Bordeaux un peu en-dedans. La défense rennaise a été plutôt sereine. A la demande d'Antonetti, qui criait «ne balancez pas», elle n'a jamais paniqué dans ses relances. Bordeaux a beaucoup joué sur les côtés mais Hansson et Mangane ont été solides de la tête, et Chamakh, seul face à ces deux-là, n'a pas pu être décisif. Rennes est une équipe qui vaut mieux que sa neuvième place à condition de trouver un peu de constance. Gyan et Briand sont de retour...

BORDEAUX AURAIT-IL PU EGALISER ?




OUI.
Quand Bordeaux s'est retrouvé mené, il a obtenu énormément de coups francs dans les trente derniers mètres rennais, une douzaine entre la 25e et l'heure de jeu. Sur la plupart, il n'y avait rien à dire. Entre la 25e et 45e minute, Bordeaux a été la seule équipe à avoir le ballon et la réduction du score lui tendait les bras. Puis Rennes a vite marqué après la pause, Marveaux a eu un ballon de 4-0, mais Bordeaux est revenu à 3-2 et l'égalisation était dans l'air. Il a fallu un exploit individuel de Gyan et la faute de main de Carrasso pour signer le 4-2. C'est pour ça que Frédéric Antonetti a dit, après le match, qu'on avait vu la différence entre ce qui sépare Rennes de Bordeaux. Si Bordeaux mène 3-0, Rennes ne revient pas. L'inverse n'était pas vrai 1 samedi. Antonetti a vu que Bordeaux était collectivement supérieur. Il sait que l'égalisation a failli se produire et que le score, s'il n'était pas un trompe-l'oeil, a relevé du scénario idéal.

BORDEAUX MANQUAIT-IL ENCORE D'IMPACT PHYSIQUE ?

NON. Dans les duels et la vitesse, ce n'était pas si mal que ça pour un mois de février. Rien à voir avec la période de difficulté de Lyon en décembre par exemple. Chamakh a eu des ballons et s'est sacrifié dans son registre habituel, et si Bordeaux n'a pas marqué plus, c'est parce que Douchez a boxé ou capté énormément de ballons et que Gouffran a beaucoup manqué de réussite dans le dernier geste. On voit cependant sur un tel match que l'effectif est limité en nombre. Diarra n'a pas de remplaçant attitré dans son rôle, le premier défenseur remplaçant est Sané, qui a débuté chez les pros cette saison. On sent que le fait d'être engagé partout pourrait coûter cher à l'effectif. - Avec Nathan FRANCHI (à Rennes)