Jean-Pierre Bakrim …… Que de souvenirs qui ressurgissent ……. Et c’est lui rendre hommage que de décrire en ces quelques lignes ces deux finales de Coupe de France ( bien que perdues) mais qui resteront gravées dans l’histoire du club ….
Il avait succédé à un monument qui était Salvador Artigas , il a donc conduit son équipe à deux finales de Coupe de France en 1968 contre St Etienne et 1969 contre l’Olympique de Marseille….cette même année nos Girondins finissaient vice-champions de France juste derrière les verts ( à 2 points ) …..
La finale 1968 …..Accroupis : Duhayot,Couécou,De Bourgoing,Ruiter,Abossolo,Wojciak
Debout :Bakrim,Calleja,Baudet,Montès,Chorda,Péri,Desremeaux,Massé
Duhayot entrera à la place de Ruiter Bordeaux qui joue ainsi sa quatrième finale depuis la guerre sans en avoir gagné une seule précédemment ….
L’équipe des Girondins n’est plus celle de Salvador Artigas, parti en Espagne pour entraîner Barcelone, le club de sa carrière de joueur ….
C’est l’ex-pro Bordelais Bakrim qui lui a succédé avec des idées identiques mais avec un peu plus de miel dans les rouages …Bordeaux a fait une honnête carrière en championnat (huitième) et sa carrière en coupe est un peu à cette image …..
L’entrée des joueurs sur la pelouse Yves-du-Manoir à Colombes…Carnus en tête des vertsMontès emmène les Girondins . Derrière lui Baudet,Péri et Couécou qui tient le ballon…
Dans l’équipe Stéphanoise Aimé Jacquet et Roland Mitoraj qui deviendront bordelais un peu plus tard ….
La finale qui n’a pas eu lieu à Colombes depuis quatre ans, s’y déroule le 12 mai 1968 par un beau temps ensoleillé (
je n’y étais pas étant à ....l’armée) ) …les Stéphanois en sont évidemment les grand favoris…ils abordent ce match d’une façon décontractée et nos Girondins en profitent pour ouvrir le score ès la 4ème minute par Wojciak …c’est Didier Couécou qui en éliminant en force trois adversaires effectue une passe en profondeur !
Que du bonheur !!
Mais quatre stéphanois –Mekloufi,Herbin,Revelli,Jacquet- remettent lentement leur équipe à flot …les vagues vertes se succèdent à cadence accélérées et Mekloufi (30ème) ne manque pas d’ égaliser sur un centre parfait de Robert Herbin …
En seconde mi-temps les bordelais se reprennent en profite pour imposer leur jeu et De Bourgoing manque l’immanquable à un quart d’heure de la fin !…
Les supporters bordelais réclame sur l’air des lampions Duhayot (
un jeune joueur) un protégé de Bakrim …qui obtempère donc et le fait rentrer …
Mais treize minutes avant la fin ? Hervé Revelli, pénètre balle au pied , et, à toute vitesse, dans la surface de réparation Chorda tente de le dépasser et accroche semble t-il son pied alors que Abossolo le pousse du bras …Revelli s’effondre et l’arbitre Mr Barde, siffle un penalty qui sera très contesté par les bordelais …
Mekloufi est désigné …il faut des nerfs d’acier dans un cas comme celui-là …Les Girondins entourent Mekloufi et lui chantent les premières notes d’une sérénade qu’on peut imaginer . Le Stéphanois pose tranquillement le ballon , tire et bat Montès .
Mais l’arbitre n’avait pas sifflé, il faut recommencer . Une nouvelle fois Mekloufi reprend le ballon et tire sèchement . Le gardien bordelais ne peut que constater les dégâts…
Mekloufi trope MontèsSt-Etienne remporte donc cette coupe de France, par deux buts à un, et réalise par la même occasion le doublé Coupe-Championnat
Albert Batteux , devient le premier entraîneur français à avoir réussi deux fois le doublé : en 1958 avec le Stade de Reims et dix ans après en 1968 avec St Etienne …
http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=fulltext&num_notice=6&full=Rives%2C+Jean+Pierre&total_notices=7
on peut apercevoir dans cette vidéo Henri Martin le président ( beau père de ...JL Triaud!) 1969 l’année de tous les désirs (
comme disait Gainsbourg )……
Saint-Etienne, installé dans son fauteuil directorial du football français, est plus que jamais favori du championnat 1968-1969 qui commence …
Pour essayer de tenir la comparaison deux clubs feront les efforts les plus importants Marseille et Bordeaux ….
L’OM qui a bénéficié pendant une demi-saison, au printemps 1967, de la présence de Josip Skoblar ( prêté par Hanovre) lequel a marqué 13 buts en autant de matches,rêve d’une nouvelle vedette …le président Leclerc obtient de la Juventus le prêt de Roger Magnusson !…
Jean-Pierre Bakrim, lui, recrute «
malin » …Les Girondins engagent l’Ajaccien Burdino, le Lillois Claude Petyt (
aujourd’hui responsable des jeunes pousses du club qui m’a confié un jour au Haillan que c’est grâce à Bakrim s’il est là aujourd’hui ) et …..stupéfaction le Nantais Jacky Simon .
Stupéfaction parce que les incidents entre le club bordelais et le joueur international ont été innombrables, et parfois excessivement violents .Dans les travées du stade municipal on entendait souvent le refrain «
ne pleure pas Simone !!…)Debout de gauche à droite :Rodriguez(dirigeant),Montès,Calleja,Péri,Baudet,Chorda,Papin,Desremeaux,Bakrim (entraîneur) ,
Au premier rang : Abossolo,Couécou,Petyt,Simon,Ruiter,Burdino,Wojciak En tout cas cette mutation est la preuve , se dit-on alors, qu’il ne faut pas prendre trop au sérieux les orages de notre football et que la comédie humaine est une réalité de tous les instants ….
Mais Bakrim tenait là un joueur de base et essentiel pour la conduite du jeu, et le visage de l’équipe a tout de suite changé ….
Les joueurs réalisent donc une saison exemplaire sous la conduite de leur entraîneur avec une équipe formée de : Montès, Papin, Péri ou Desremeaux,Chorda-Baudet,Calleja-Petyt,Simon,Ruiter,Couécou,Wojciak …
Dans un style moins rigide que du temps d’Artigas, les hommes de Bakrim gardent une épée dans les reins de Saint-Etienne, faisant continuellement planer sur le champion de France la menace d’un fulgurant retour .
L’équipe de Batteux sera même battue le 30 mai 1969 sur deux buts de Burdino et Simon …
Bordeaux terminera vice champion à deux points ….
Une finale encore perdue ……Le 18 Mai 1969 à Colombes (
cette fois j’étais présent , ayant eu la quille en février !!!…. )L’OM n’est pas venu pour perdre, Mario Zatelli , qui a gagné la Coupe avec Marseille en 1938, connaît les mille et un déclics qui font d’une équipe candidate à la victoire …
Il sort un paquet de coton de son sac et en glisse un petit bout à chaque bras droit de ses joueurs . «
C’est une sorte de guérisseur qui m’a envoyé ça . Il m’a dit qu’avec ce coton magnétisé, on ne pouvait pas perdre .Ce serait dommage de ne pas s’en servir . »
L’équipe Marseillaise joue donc sa finale sans faiblesse …Il n’en ai pas de même malheureusement pour Bordeaux, écrasé une nouvelle fois par l’enjeu , à l’image de l’ex-Nantais Jacky Simon .
L’entraîneur Bakrim, a décidé de ne pas faire jouer Didier Couécou, et de lui substituer Burdino qui est plus un demi d’attaque qu’un avant centre ..Didier rentrera à la 65ème minute mais sa fête sera gâchée … allant jusqu’à demander à partir …il deviendra …..Marseillais la saison suivante !…..
Seul, André Chorda , l’arrière international est vraiment à la hauteur…il a pourtant affaire à Magnusson , le magicien du drible….
Quatre vingt minutes passent et Bakrim pense, assis sur son banc : « je
ne vois pas comment ils pourraient nous marquer un but ! »
Carlos Ruiter qui déborde ici le marseillais Zvunka …déjà un brésilien que Bakrim avait fait venir à Bordeaux …pour son premier match il a évolué sous la neige en février contre Valenciennes !!…..Soudain, Novi décleche un tir violent que Gérard Papin effleure au passage …Montès se détend en vain et le ballon passe sous la barre . Huit minutes plus tard, Joseph donne le coup de grâce aux Girondins .
Une marée humaine déferle sur la pelouse .
Djorkaeff reçoit la coupe des mains du président de la République par intérim Monsieur Poher…..
Nous supporters nous rangeons fanions, Drapeaux , chapeaux …déçus une nouvelle fois !
Beaucoup de départs à l’inter-saison …Chorda,De Bourgoing,Simon, Couécou l’enfant du club ….Jean-Pierre Bakrim sera remplacé en Mars 1970 par Pierre Danzelle qui s’occupait jusqu’alors de l’équipe réserve amateur …
Une décennie qui allait-être celle des « vaches »maigres , avec toutefois l’éclosion d’un certain …….Alain Giresse !
En tout cas Jean-Pierre Bakrim aura marqué son passage aux Girondins en tant qu’entraîneur mais aussi en tant que joueur puisqu’il a évolué sous la tunique bleu marine entre 1941 et 1945 …