Jean Tigana: joueur, entraineur...

Officiellement présenté mardi comme successeur de Laurent Blanc, Jean Tigana est apparu détendu et plein d'humour pour expliquer son retour sur un banc de touche.




Jean Tigana affichait un grand sourire en conférence de presse, aux côté de son nouveau président, Jean-Louis Triaud.(EQ)

«Jean Tigana, pourquoi avoir choisi Bordeaux, après une longue période d'inactivité ?

C'était d'abord le choix du coeur. Depuis trois ans, j'ai reçu des tas de propositions de France, de l'étranger et de la part de beaucoup de sélections, mais je n'étais pas prêt. Je pense que mon nom a figuré dans la presse avant même que Jean-Louis (Triaud, président des Girondins) m'appelle il y a quelques jours ! Mais quand on s'est rencontré, la discussion a porté sur l'état actuel du club et sur le futur projet qui m'intéressait. Au niveau contractuel, cela a duré deux ou trois minutes pour que l'on se mette d'accord, car j'avais une vraie volonté de venir à Bordeaux, et depasser de belles années. Je sais que le challenge va être difficile car il y a eu du bon travail de fait avant, mais n'étant pas européens cette année, on va réduire la voilure et essayer de se pencher un peu sur les jeunes.

Est-ce donc seulement l'affectif qui a parlé ?

Si cela n'avait pas été Bordeaux, je ne serais pas revenu en France. Pour moi, c'est un moment assez spécial... Un grand moment même car je pense avoir été au départ de cette aventure avec les Girondins de Bordeaux. Je suis content de donner un coup de main au club dans cette période limite. Revenir sans imposer et sans demander était le minimum que je pouvais faire.

Pour quelles raisons aviez-vous arrêté d'exercer jusque-là ?

D'abord, j'ai eu un petit souci de santé, puis comme aucun vrai projet ne m'a tenté, j'ai pris du recul. J'étais au Mali, en mission humanitaire. J'ai toujours besoin de couper, car c'est un métier qui bouffe énormément. C'est pour cela que ça a un peu traîné, mais dès que Jean-Louis m'a téléphoné, j'avais pris la décision dans ma tête de retourner sur le terrain.

Ne sera-t-il pas trop difficile de succéder au tandem Blanc-Gasset ?

A Monaco, j'ai succédé à Arsène Wenger... Et j'ai eu la chance de gagner en France, en Angleterre et en Turquie. Cela n'enlève pas le super travail effectué auparavant par Laurent et Jean-Louis, mais je ne vais pas arriver complexé.

Avec quel staff technique allez-vous travailler ?

On ne m'a rien imposé. J'ai accepté de travailler avec Michel (Pavon), Éric (Bedouet) et Dominique (Dropsy), parce que je connais bien la maison. Je travaillerai peut-être différemment de ce qui a été fait avant, mais il y aura une très bonne entente. Michel sera mon second, et animera les séances d'entraînement.

Concernant le groupe, qu'avez-vous demandé ?

Je n'ai eu aucune exigence, ni aucune assurance au sujet des joueurs. Il faudra être vigilant en raison de l'absence de Ligue des champions et du budget. Je vais m'adapter aux possibilités du club et faire le maximum. On va être intelligent, faire en fonction du potentiel que l'on a, et recruter de bons jeunes.

Avez-vous
déjà contacté les joueurs ?

Laissez-moi le temps de les rencontrer ! A la reprise, je vais mesurer leur état psychologique et surtout voir leur envie de se rattraper, car c'est un échec pour eux de ne pas être européens. A moi de les sécuriser et de leur proposer un travail pour revenir au très haut niveau. (Sur des éventuels départs) On ne peut pas avoir de garanties quand dans les contrats, les joueurs ont des clauses... Donc, parfois, on ne peut pas les retenir. S'ils nous quittent, à nous de les remplacer et de relancer la machine.

Quel est l'objectif pour la saison à venir ?

La Ligue des Champions, même si l'on ne s'est encore rien fixé.»

Recueilli par Laurent BRUN, à Bordeaux