Equipe de France

Trémoulinas : «Ça fait partie du jeu»
Doublure d'Aly Cissokho, puis de Gaël Clichy, Benoît Trémoulinas continue de prendre ses marques en équipe de France. «J'y vais petit à petit», dit-il.


N'y voyez pas un manque d'ambition. Pour la troisième fois d'affilée, Benoît Trémoulinas a été appelé en équipe de France, et cela suffit amplement à son bonheur. «C'est ce que j'ai dit à mes proches : "Être sélectionné, c'est déjà énorme"». En Norvège, pour le premier match de Laurent Blanc à la tête des Bleus, le Réunionnais n'était pas sorti du banc au profit d'Aly Cissokho. Depuis, le Bordelais semble être passé devant le Lyonnais dans la hiérarchie des latéraux gauche. Mais le retour de Gaël Clichy l'a expédié en tribunes contre la Biélorussie (0-1), puis en Bosnie-Herzégovine (2-1), trois jours plus tard. «Je suis d'abord là pour apprendre et on apprend aussi très bien des tribunes, sourit Trémoulinas. Ça fait partie du jeu. Il faut bien commencer par là. J'y vais petit à petit, sans brûler les étapes». Un discours qui tranche avec celui tenu par Clichy lors du dernier rassemblement.

A l'époque, le défenseur d'Arsenal voyait dans la suspension de cinq matches infligée à Patrice Evra une opportunité pour s'imposer comme le titulaire du poste chez les Bleus. «Si je dis l'inverse, c'est que je suis naïf et que je n'ai rien compris au football», disait-il. C'était avant qu'il ne se fasse déborder par Hleb sur le but victorieux des Biélorusses au Stade de France. Sans le citer, Laurent Blanc a admis lundi que les couloirs tricolores avaient flanché contre la formation dirigée par Bernd Stange. «Il n'y a pas que la défense centrale qui doit être solide, a-t-il insisté. On n'a pas été performant et on s'est relâché dans ce domaine-là contre la Biélorussie... Sans ça, on aurait fait 0-0, et on aurait un point de plus». De là à écrire que Trémoulinas pourrait déloger Clichy contre la Roumanie, samedi, il y a un pas que l'on ne se risque pas encore à faire.

Comme Clichy, Trémoulinas a pour lui un style de jeu qui correspond assez bien à ce que Blanc souhaite mettre en place en équipe de France. Pendant ses années bordelaises, le technicien demandait à ses latéraux «d'écarter le jeu, de prendre la largeur». Sur ce point, «il n'a pas changé de philosophie». Problème : les consignes distillées par le sélectionneur ne sont plus tout à fait conformes à ce que Jean Tigana réclame aujourd'hui. «Oui, c'est différent. Mais c'est aussi parce qu'on a moins le monopole du ballon. On défend plus». S'il le pouvait, Trémoulinas «monterait à tous les matches». Ce n'était pas le sens du début de saison girondin : 7 buts encaissés lors des 5 premières journées. «Mais ça va mieux, on n'a pas pris de buts depuis 3 journées, se félicite-t-il. Même si ce n'est pas le même plaisir qu'avec Laurent Blanc, on en prend également beaucoup». Sinon, il reste toujours les Bleus pour le retrouver... -